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Date: 18/04/2016
Theme: Veille

 

Les derniers rapports de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International soulignent un ralentissement de la croissance en Afrique Subsaharienne (projetée à 3% à l’échelle du continent pour l’année à venir), sous l’effet combiné d’une conjecture internationale morose et de l’effondrement des prix des matières premières.

Il faut néanmoins rappeler les grandes disparités constatées entre les pays, dont les modèles économiques sont désormais très divergents. Pour les pays importateurs de pétrole, la baisse des cours des matières premières s’avère plutôt être un atout dont peuvent profiter leurs économies.

Pierre Ewenczyk, conseiller chez I&P après une longue carrière au sein du FMI, revient sur le contexte macroéconomique en Afrique Sub-Saharienne, présenté dans un document synthétique.

 

 

Télécharger la présentation (en anglais)

 

Des perspectives de croissance mitigées…

Dans une première partie, le document revient sur les perspectives de croissance à l’échelle du continent. Avec un taux de croissance estimé à 3% pour l’année 2016 et 4% pour 2017, on constate un réel ralentissement par rapport à la période 2000-2014.

L’Afrique Subsaharienne, qui reste l’une des zones les plus dynamiques du monde (juste après l’Asie), fait face à nouveaux défis qui viennent ralentir sa croissance. La chute des cours des matières premières depuis début 2015 (énergie, métaux, mais aussi plusieurs denrées agricoles) représente un choc considérable pour l’ensemble de la région, et notamment pour les pays exportateurs de pétrole (Nigéria, Guinée Equatoriale, Angola…). Cette nouvelle conjoncture pose de nouveaux défis au niveau de la discipline fiscale. On constate ainsi un approfondissement des déficits courants africains, notamment pour les pays exportateurs.

 

… mais de fortes variations nationales

Jusqu’au début des années 2010, les économies africaines ont cru de manière globalement indifférenciée. On observe depuis 2012-2013 une diversification des modèles économies, entre quatre catégories de pays : les pays exportateurs de pétrole, les pays importateurs de pétrole, ceux qui se tournent vers l’industrialisation pour l’export et les pays en faillite.

Cela s’observe assez nettement aujourd’hui : alors que la croissance est fortement ralentie en Afrique du Sud et dans les pays pétroliers, elle reste supérieure à 6% dans de nombreux pays (zone sahélienne, Afrique de l’Est…). Les pays sont désormais mus pas des critères économiques contradictoires les uns par rapport aux autres, et la conjoncture actuelle parait plutôt favorable aux pays importateurs nets de pétrole.

La baisse à moyen-terme des prix du pétrole devrait amener les pays exportateurs à changer de modèle et à diversifier leurs économies.

 

 

 

Pour en savoir plus

• Rapport de la Banque Mondiale, Avril 2016, ‘’Africa’s Pulse’’

• Jeune Afrique : ‘’La Banque Mondiale ne prévoit pas de rebond de croissance avant 2017-2018’’ (11 avril 2016)

• RFI : ‘’Chute des cours des matières premières : quelles conséquences pour l’Afrique ?’’ (10 avril 2016)