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Date: 24/04/2019

 

RAMA CEREAL est une entreprise agro-industrielle ivoirienne spécialisée dans la transformation de céréales telles que le mil, le maïs et le riz, accompagnée par Comoé Capital, première société d’investissement à impact dédiée au financement et à l’accompagnement des petites et moyennes entreprises (PME) à fort potentiel en Côte d’Ivoire.

Nous avons rencontré sa promotrice, Aramatou Coulibaly, qui en 2005 a repris et formalisé la petite entreprise fondée par sa mère, et entend aujourd’hui porter ce projet plus loin grâce à l’appui de Comoé Capital.

 

 

Pouvez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours ?

Mère de trois enfants, je dirige RAMA CEREAL depuis 2005. A l’époque, c’était une petite entreprise artisanale, fondée par ma mère. J’avais déjà l’habitude de commercialiser les sachets de céréale de ma mère. J’ai donc naturellement commencé à m’intéresser à la chose avec la volonté d’améliorer les pratiques de production pour répondre aux besoins en mil et en maïs des consommateurs.

L’idée m’est venue d’approcher les grandes surfaces mais ce n’était pas compatible avec nos méthodes alors très artisanales : les produits étaient séchés au soleil, il n’y avait pas de protection contre les impuretés, il était impossible de travailler lorsqu’il pleuvait… J’ai donc décidé de formaliser l’entreprise. Il m’a d’abord fallu chercher un séchoir à gaz, face aux réticences de ma mère ! J’ai identifié quelqu’un qui pouvait fabriquer un petit séchoir avec une capacité de 5kg de mil. Avec ce nouveau procédé, RAMA CÉRÉAL a pu établir un partenariat avec PROSUMAT, la référence dans la grande distribution en Côte d’Ivoire. Cela nous a ensuite permis d’entrer dans les autres supermarchés ivoiriens. Aujourd’hui nos produits sont disponibles dans plus de 400 supermarchés.

 

Comment s’est faite la rencontre avec Comoé Capital ?

Fin 2016, nous avons été mis en contact par le biais d’un cabinet apporteur de marché, qui nous a parlé de Comoé Capital. Pour être honnête, je n’y croyais pas du tout au début : j’avais déjà rencontré beaucoup d’investisseurs, et cela n’avait jamais abouti. Notre chiffre d’affaire était toujours trop bas et les tickets proposés par les investisseurs trop élevés pour nous. Mais l’équipe de Comoé Capital a vu le potentiel de l’entreprise et nous a fait confiance. Tout cela a pris du temps, mais nous a donné envie de travailler avec eux, c’était très rassurant pour nous.

 

Comment le partenariat avec Comoé Capital permettra-t-il de répondre aux défis de RAMA CÉRÉAL ?

Le principal enjeu est de trouver de nouveaux locaux, plus grands ! La capacité de production est notre plus grand défi actuellement, même si nous avons déjà fait beaucoup de chemin : nous avons démarré avec trois personnes et 5kg de mil par jour, et aujourd’hui RAMA compte 50 employés et produit une tonne par jour. Mais notre local est très exigu : le nombre d’employés a doublé mais pas le local ! Ce ne sont pas de bonnes conditions pour travailler : les matières premières sont stockées juste à côté des produits finis, et sont souvent difficiles à approvisionner. Notre séchoir n’est pas assez grand avec une capacité de 400 à 500kg maximum. Nous n’arrivons pas à répondre au marché car la demande est plus forte que l’offre.

Grâce au partenariat avec Comoé Capital, nous avons les financements et l’accompagnement nécessaires pour répondre à ces différents défis. Le déménagement vers de nouveaux locaux, plus grands et mieux adaptés, est notre priorité à court terme. Cela nous permettra également d’embaucher plus, notamment des femmes et des jeunes.

Pour améliorer l’approvisionnement en matières premières, nous voulons aller travailler directement avec les paysans, les aider à s’organiser en coopérative sur toute la chaine.

 

Quelles sont vos ambitions et projets à moyen et long terme ?

Nous voulons tout d’abord agrandir notre marché en Côte d’Ivoire, car pour l’instant nous sommes essentiellement présents à Abidjan. Nous avons plusieurs concurrents mais RAMA CEREAL est leader sur le marché, nous sommes les seuls à être présents dans les supermarchés à Abidjan. Nous avons également envie de nous développer dans toute la sous-région, ainsi qu’en Europe et aux Etats-Unis.

Nos produits répondent à un véritable besoin. Préparer le mil prend du temps et tout le monde ne sait pas le faire : il faut l’envoyer au moulin pour faire moudre les grains, prévoir un moyen de conservation, etc. Notre produit est prêt en 10-15 minutes contre plus de deux heures autrement. Il est facile à préparer et facile à consommer et les consommateurs sont très contents.

Un autre enjeu est de commercialiser de la farine infantile : c’est un réel besoin que nous avons constaté. La farine sur le marché aujourd’hui est une farine de maïs alors que le mil est beaucoup plus demandé. C’est notre projet pour le semestre prochain.

 

Qu’est-ce que signifie pour vous être une femme entrepreneure ?

Pour moi, les femmes ont aujourd’hui plus de portes ouvertes que les hommes. Il y a énormément de programme, de séminaires, de formations dédiées aux femmes. Les institutions et l’Etat ont pris conscience qu’en aidant les femmes, on aide la famille, l’économie, la nation. J’ai hérité mon entreprise de ma mère… et je souhaite ensuite la léguer à ma fille ! Les femmes ne sont pas faites pour la cuisine, elles sont plus persévérantes que les hommes et réussissent mieux !

Je suis par ailleurs très engagée sur l’emploi des femmes, et RAMA CÉRÉAL compte actuellement plus de 80% de femmes parmi ses employés. C’est un engagement social important, qui permet à notre manière de lutter contre la pauvreté. Beaucoup d’entre elles sont seules et nous savons que cet argent est employé pour leurs enfants notamment.

 

Un conseil pour de jeunes entrepreneurs ?

Je les encourage : rien n’est facile ! J’ai commencé à 3kg de mil, sans financement, j’ai dû frapper à toutes les portes. Il faut être persévérant, vous allez forcément avancer et atteindre vos objectifs. Il faut avoir confiance et croire en ce que vous faites, avoir du courage !

 

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